Chapitre 2
ZOROASTRISME ET CHRISTIANISME
A
La tradition zoroastrienne
Cette idée d'une âme consciente de la Terre se retrouve dans le
Mazdéisme et le Zoroastrisme sous la forme de "l'Ange de la Terre". Au
rituel de l'Avesta, le vingtième jour du mois, est chantée cette phrase :
"Nous célébrons cette liturgie en l'honneur de la Terre qui est un ange ".
("Terre céleste et Corps de résurrection dans le Mazdéisme " ; Corbin).
Après la mort, l'âme rencontre la Terre dans la personne de son ange.
Donc, l'Apparition de Bernadette correspondrait à " l'Ange de la Terre "
des zoroastriens, ce qui expliquerait que cette apparition lui ait demandé
de baiser le sol, comme nous le suggérions au début du chapitre. Ce serait
en signe d'adoration de "Notre Mère la Terre ". D'après Corbin et
plusieurs autres auteurs, l'angéologie est caractéristique du
Zoroastrisme. C'est une des raisons pour lesquelles on a souvent dit que
le Christianisme découle bien plus du Zoroastrisme que du Judaïsme,
car il n'y a point d'angéologie dans l'Ancien Testament.
De même, dans celui-ci, il n'est guère fait allusion à la survie de l'âme
après la mort. C'est ce qui permet aux témoins de Jéhovah de s'appuyer
sur l'Ancien Testament pour nier cette survie et de développer une
doctrine complètement matérialiste.
D'après les zoroastriens, l'homme possède quatre corps, dont deux
immortels. Le premier de ceux-ci est justement celui dans lequel se trouve
l'âme dans les trois jours qui suivent la mort. Il correspond donc au corps
"éthérique" des anthroposophes. Ce corps est immortel en ce sens qu'il
est partie intégrante du corps invisible de la Terre. Après le troisième
jour, l'âme le quitte comme l'oiseau qui s'envole d'une branche de
l'arbre. Mais la branche n'en meurt pas pour autant.
Cette tradition est donc bien différente des assertions personnelles de
Steiner, fondateur de l'Anthroposophie. Pour lui, ce premier corps
invisible, le plus dense après le corps physique, se disperse rapidement
quelque temps après la mort physique. Il est vrai que cet auteur ne paraît
guère s'être donné la peine de remonter aux sources. Il prétend s'appuyer
sur sa seule clairvoyance, mais je n'ai jamais connu personne qui soit
parvenu même à un soupçon de clairvoyance avec les méthodes qu'il
donne pour la développer. Elles sont d'ailleurs tellement vagues qu'on se
demande s'il en a vraiment eu seulement une. Toutes les personnes qui ont
essayé d'expérimenter, d'après ses indications se sont aperçues qu'elles
sont impraticables.
Avec le corps suivant, l'âme voyage à travers la nature et s'élève plus ou
moins vers la lune et le soleil, puis d'autres luminaires célestes, d'où le
nom de " corps astral " que la tradition occidentale a adopté pour ce corps.
Puis ce corps se dissout dans le cosmos. Enfin, un dernier "corps de
lumière, qui ne porte pas ombre" et qui correspondrait au corps causal des
théosophes, est éternel, siège de notre individualité. Aucun autre peuple,
à cette époque, n'a été aussi précis et en même temps aussi rationnel dans
ses descriptions de l'au-delà que le peuple Mazdéen.
C'est aussi chez les mazdéens qu'est née cette tradition qu'il se passe
quelque chose de particulier pour l'âme dans les trois jours qui suivent la
mort. Elle reste alors auprès du corps, ensuite seulement elle prend son
essor. (La Vie Future d'après le Mazdéisme, Soderlun. Annales du Musée
Guimet, Paris 1901). Cette idée d'un état particulier pendant les trois
premiers jours après la mort a aussi été reprise par Rudolf Steiner et
l'école anthroposophique, mais ils se sont bien gardés de jamais en
indiquer la source.
Le futur prêtre zoroastrien devait passer par une initiation, après une
période probatoire. Il devait rester isolé pendant un mois dans un lieu
sablonneux. (" Sacerdoce zoroastrien à Nausari (Inde) " ; Mlle D. Menant,
1911). C'est dans cet ouvrage, pourtant ancien, qui se trouve à la
Bibliothèque Nationale, que j'ai découvert les précisions les plus
importantes sur les rites du Zoroastrisme permettant de stimuler le
cerveau. Les autres auteurs décrivent les concepts et débordements
imaginatifs résultant de cette stimulation ; débordements en harmonie
avec les doctrines de l'époque. Mais seules ces techniques restent toujours
valables et accélèreront les progrès de toutes les sciences quand les
chercheurs se décideront à en user pour eux-mêmes.
Il en est de ces techniques de stimulation cérébrale, comme de
l'interdiction de manger de la viande de porc dans la religion musulmane :
à l'origine, c'était un précepte d'hygiène, à cause du risque de contracter
le ténia solium. De même, le rite zoroastrien de la purification avec de
l'urine de vache ou de taureau est justifié par nos connaissances actuelles
sur l'antisepsie, puisque l'on recommande aux soldats d'uriner sur leurs
blessures pour les désinfecter, en attendant de pouvoir recevoir les soins
médicaux, à cause du pouvoir antiseptique de l'urine. Sans doute les
zoroastriens avaient-ils remarqué que l'urine guérissait les infections
cutanées. De même sont inclus des procédés dont la physiologie cérébrale
peut maintenant comprendre l'excellence et les extraire de tout contexte
religieux.
Par l'ouvrage ci-dessus, j'ai appris la nécessité pour le candidat à la
prêtrise zoroastrienne, d'un isolement d'un mois dans un terrain
sablonneux, quarante-cinq ans après que le maître zoroastrien que j'ai
connu à dix-huit ans, m'ait dit, après m'avoir imposé les mains : " Dans un
mois, vous serez transformé ". Or, c'est un mois après que j'ai eu des
visions d'anges et d'autres encore plus belles, alors que j'étais
apparemment par hasard, dans les dunes du nord de Berck-Plage. L'idée
m'était déjà venue que la dune est le mouvement ondulatoire du sol.
Comme l'initiation consiste essentiellement à percevoir des rythmes dans
la pensée, il existe une résonance analogique entre le paysage des dunes
et le but recherché dans la vie intérieure. De plus, ce sol est brillant. Il
intensifie donc la méditation par le mélange d'un certain degré de cophosphène
avec les images mentales. Il est aussi très isolant. Les yogis
hindous conseillent de méditer sur une peau de tigre qui, elle aussi, évite
les déperditions d'électricité.
Au-dessus des dunes éventées, l'air est davantage ionisé négativement,
par le frottement sur les grains secs et durs ; tandis qu'au-dessus des
prairies et des forêts, l'électricité atmosphérique est pompée par les sels
dissous dans l'humidité. J'ai montré dans divers ouvrages que l'ionisation
négative de l'air favorise les phénomènes phosphéniques délicats, comme
par exemple lors du "prodige solaire " de Fatima qui a eu lieu une heure
après le maximum de taches solaires d'une périodicité de onze ans. Or,
cette heure représente le temps nécessaire pour qu'un proton émis par le
soleil, effectue le trajet jusqu'à la Terre. Cette particule, en percutant des
molécules de l'air, produit des gerbes d'électrons négatifs. Si le Christ et
combien d'autres ascètes se sont retirés dans le désert, c'est parce que
d'instinct ils ressentaient l'effet favorisant du terrain sableux sur les
phénomènes spirituels. De plus, dans ces zones, le soleil est bien plus
brillant parce que l'air est plus sec.
Si les mazdéens et les zoroastriens ont été les peuples qui ont décrit les
anges et la vie après la mort avec le plus de précision, cela vient du fait
qu'ils avaient, depuis la nuit des temps, une plus grande pratique du
mixage phosphénique sans l'avoir pourtant jamais analysé en détail.
Celui-ci, quasi-automatiquement, nous ouvre les portes de l'autre monde.
Il est probable d'ailleurs, qu'un facteur accidentel ait été à l'origine de
cette évolution : les régions où vivaient ces populations étaient les seules
où le pétrole coulait à fleur de terre. Elles en avaient de telles quantités,
beaucoup plus qu'il n'était nécessaire pour les besoins de l'époque, qu'à
certaines fêtes elles le répandaient sur la mer et l'enflammaient, en guise
de feu d'artifice. Or, les sorciers pygmées, pour voir par clairvoyance où
est situé le terrain giboyeux, fixent une très grande flamme et non pas une
petite mèche. Ceci nous indique bien qu'un fort éclairage pendant la
méditation est nécessaire pour que s'ouvre l'oeil de l'esprit. Une petite
chandelle n'est pas suffisante.
Ainsi on en est venu aux temples zoroastriens actuels, petits et carrés, où
les fidèles ne viennent pas en grande foule mais les uns après les autres,
afin de pouvoir tous approcher de la flamme pendant la prière. La flamme
se trouve dans une deuxième enceinte carrée, au centre de la première.
Chacune des faces latérales de ce cube est percée d'une fenêtre ogivale.
Par ce dispositif sont éliminés le plus possible les infrarouges qui
brûleraient le visage et empêcheraient de s'approcher.
Le prêtre chante des cantiques en ravivant la flamme qui, depuis bien
longtemps, est en général entretenue au bois. Mais les premières
expériences avec le pétrole avaient donné une connaissance suffisante des
pouvoirs que donnent la prière et la méditation associées à la fixation
d'une forte flamme, pour que la tradition ne s'en soit pas perdue. La
civilisation qui s'est développée autour de cette coutume a pris une
tournure spéciale, dont certains faits témoignent. Par exemple, à l'époque
de la dynastie Sassanide, les pièces de monnaie étaient frappées à
l'effigie du roi, debout en prière devant l'autel du feu sacré. La
réputation des pouvoirs "magiques " des prêtres de Zarathoustra se
répandit dans toutes les civilisations environnantes et même plus loin,
comme bien des historiens en témoignent.
Nous comparerons cela à un fait découvert, il y a quelques années : il
existe des sources thermales sous-marines très profondes. L'eau y atteint
une température de 300 à 400 degrés (mais reste à l'état liquide à cause
de la pression). Autour de ces sources ont évolué des êtres vivants qui ne
ressemblent à aucun autre groupe connu. Leur cycle chimique ne repose
pas sur la fonction chlorophyllienne, comme celui de tous les autres êtres
vivants de notre planète, puisque l'énergie du règne animal vient de
l'énergie solaire accumulée par les plantes. Leur métabolisme est tout
autre, avec à la base, des bactéries qui sortent vivantes par la source à 350
degrés, après s'être nourries de roches !
De même, autour des groupes humains qui stimulaient leur cerveau grâce,
à l'origine, aux flammes géantes et gratuites du pétrole, s'est développée
une civilisation qui a pris une tournure particulière. Cette direction
spéciale, unique sur la planète, était essentiellement basée sur
l'acquisition de pouvoirs télépathiques fantastiques, comme j'en ai eu la
preuve par mon maître Galip. Il est possible, de plus, que cette pratique,
à travers les générations ait une influence génétique. Incomprise des
civilisations voisines qui n'avaient pas les mêmes circonstances
favorables, elle s'est repliée sur elle-même, d'où l'impression de " secrets
initiatiques " détenus plus spécialement dans ces régions qu'ailleurs.
Mais les lois de Darwin ont joué. Ces peuples ont laissé s'atrophier des
qualités que les autres développaient, parce que celles engendrées par
leurs coutumes suffisaient à maintenir un équilibre entre les peuples
voisins et eux. Mais il ressort clairement du rapprochement de ces faits
que le Christianisme, avec son angéologie et la survie de l'âme après la
mort, est une poussée du Zoroastrisme vers le Sud, qui a commencé par
la venue des mages, prêtres de Zarathoustra, à la naissance du Christ.
Des preuves de plus en plus nombreuses s'accumulent maintenant,
démontrant que le fondement de l'initiation zoroastrienne a été le mixage
phosphénique, pratiqué instinctivement sans avoir été analysé en détail.
Nous pouvons donc espérer que c'est par l'expansion de cette technique,
avec toutes les précisions nécessaires pour sa facile application, que
s'accomplira la dernière phrase de la liturgie zoroastrienne (Paul du
Breuil, Zarathoustra et la transfiguration du monde, édition Payot,
1978) :
"Puissions-nous être de ceux qui travailleront au renouveau du
monde!" (Zarathoustra).
B
Nietzsche et le mouvement Mazdaznan
Un aspect de ce rayonnement du Zoroastrisme en Allemagne fut le
mouvement Mazdaznan, fondé par le docteur Hanish (1844-1936). C'est
dans ce pays qu'il connut de beaucoup, le plus grand succès. Le Dr
Hanish, né en Turquie, très malade dans son enfance, avait été confié à des
moines zoroastriens qui avaient promis de le guérir. Élevé dans leur
temple, il consacra ensuite sa vie à diffuser l'enseignement qu'il y avait
reçu, après l'avoir adapté à la culture occidentale.
À ce sujet, relevons une erreur historique que l'on trouve parfois sous la
plume de littéraires pourtant qualifiés par ailleurs. Il est faux de prétendre
que le "Ainsi parlait Zarathoustra " de Nietzsche est sans aucun rapport
avec le Zoroastrisme. En effet, il a personnellement connu le docteur
Hanish en Allemagne. Son "Surhomme", c'est, sous une forme un peu
confuse, l'homme dont le cerveau a été profondément transformé par
l'habitude de penser en fixant une flamme.
J'ai beaucoup fréquenté le mouvement Mazdaznan de Paris avant la
guerre et pendant l'occupation allemande, et le Phosphénisme, en effet,
n'y était pas inconnu. Par exemple, lors de la fête de Noël, il était
recommandé de fixer une flamme, puis de l'éteindre et de chercher à voir
dans la luminosité consécutive (pour laquelle on n'employait pas le mot
phosphène), les événements importants qui se produiraient dans l'année
qui commençait. Ceci prouve qu'il a toujours existé un certain usage du
Phosphénisme dans le Zoroastrisme pour développer la voyance, et
explique qu'en conséquence, les zoroastriens percevaient facilement
l'âme de la Terre.
Le Zoroastrisme n'est pas caractérisé par telle ou telle doctrine, mais par
un jaillissement de doctrines, plus variées à cause du plus grand
dynamisme mental qui résulte de l'habitude de prier en fixant le soleil ou
une flamme.
Nietzsche n'a pas saisi que c'était cela sa racine. Il s'est contenté d'un
flux en marge, comme quelqu'un qui recevrait l'eau d'une vague dans un
récipient, sans saisir que cela n'a été possible qu'à cause de l'avance de la
marée. Pour celui qui a suivi des années durant, comme je l'ai fait,
l'enseignement mazdaznan, il semble même que dans l'oeuvre de
Nietzsche il y ait, parfois, des attaques cinglantes contre cet enseignement,
comme dans sa critique " un christianisme agrémenté de
gymnastique ". Mais il n'en a pas moins profité de l'élan de vie qu'il en a
reçu.
Quant à sa théorie du retour éternel, elle paraît être une caricature de la
croyance de tout l'Orient en la réincarnation, idée déformée par un
cerveau souffrant déjà de la maladie cérébrale sur laquelle il a terminé ses
jours.
C
L'Anthroposophie de Rudolf Steiner
Comme on l'a vu, Rudolf Steiner a repris des traditions mazdéennes et
hindoues et, bien que je ne reproche rien à la maison "Anthroposophie",
qui est une maison très sérieuse du point de vue commercial, pour ce qui
est de la philosophie développée par Steiner, de nombreuses critiques
peuvent lui être adressées.
1. Les origines de la philosophie de Steiner
En effet, Steiner n'a pas été honnête du tout, du point de vue
philosophique, car il n'a jamais dit qui avait été son maître. Il parle de
Goethe, ce qui est une induction philosophique, mais ce n'était pas son
maître ici-bas. En France, on parle toujours ainsi dans les milieux
scientifiques : " Je continue l'oeuvre d'untel " ; " J'ai retranché ceci, j'ai
ajouté cela… ", mais Steiner a caché l'identité de son maître.
Pourtant, on sait qui était ce dernier, car un jour, en montagne, il a
rencontré un herboriste qui l'a conduit à son maître qui était un
montagnard en Autriche. Les montagnards du temps de Steiner vivaient
encore selon un mode préhistorique (Steiner est mort en 1925). Ceci n'a
nullement un sens péjoratif : ils commençaient à prier en fixant le soleil,
en arrivant dans leur champ. Or, Steiner a connu un homme qui possédait
un don de voyance car il priait dans la montagne en fixant le soleil, ainsi
que le reflet du soleil sur la neige, d'où une lumière très polarisée.
Donc, si Steiner avait été honnête, il aurait dû raconter ce qu'il avait vu
faire par son maître, c'est-à-dire prier en fixant le soleil. Ceci aurait été
très important pour l'humanité et il n'y aurait pas eu autant de guerres, en
particulier celle de 1914.
Steiner aurait dû essayer de comprendre d'où venait le don de voyance de
son maître. De plus, dans l'introduction au livre "Sciences Occultes ", on
remarque que Steiner a puisé dans les traditions orientales, mais les a
tronçonnées et par conséquent faussées. Par exemple, en ce qui concerne
les chacras, il ne mentionne pas le chacra supérieur, ni le chacra inférieur,
sans doute en raison de son éducation puritaine. Il ne parle pas non plus
de koundalini. Or, il est question dans ses livres de la rotation des chacras,
et les deux ne font qu'un : c'est un phénomène tourbillonnaire.
Steiner a réalisé une véritable " salade ", concernant Lucifer et Ahriman.
À l'origine, Lucifer vient du latin lux-fero qui signifie " le porte-lumière ",
et désignait la planète Vénus qui annonce le lever du soleil, d'où son nom
d'étoile du berger. Les Anciens croyaient qu'il y avait deux étoiles :
Vénus, c'est-à-dire Lucifer, et celle qui apparaît dans l'autre période du
cycle de Vénus après le coucher du soleil. Plus tard, on a compris qu'il
s'agissait de la même planète qui se manifeste différemment suivant son
orbite. Lucifer était donc Vénus car le berger arrive avant le lever du
soleil, pour que ses moutons puissent paître. Vénus est ensuite devenue un
symbole : l'étoile qui annonce le lever du soleil, celui-ci ayant longtemps
été comparé au Christ. À la fin du moyen âge, le mot a changé de sens,
peut-être en rapport avec certains passages de la Bible ; et le nom de
Lucifer a alors pris, en Occident, et pour des raisons philosophiques, le
sens d'une puissance associée au diable.
Quant à Ahriman, l'évolution de ce concept est similaire : Autrefois, les
nomades attaquaient les agriculteurs. Ceux-ci avaient besoin de soleil
pour leurs cultures et avaient donc déifié le soleil et la lumière. Les
populations qui avaient été repoussées dans le désert parce qu'elles ne
savaient pas se battre sont, bon gré mal gré, devenues des nomades. Elles
ont fait leurs dieux du froid et de l'obscurité, car, pendant la journée, elles
souffraient de la chaleur. C'est donc un phénomène géographique qui a
engendré cela. Seulement, à la longue, un événement planétaire s'est
produit : les sédentaires sont venus à bout des nomades et ont mis
Ahriman à la place de leur dieu des enfers ; c'est-à-dire qu'ils ont fait
d'Ahriman le dieu du mal, se vengeant, entre autres de cette façon, des
populations nomades. Ahriman est alors devenu le démon dans la religion
zoroastrienne ; opposition bien et mal, ciel et terre, lumière et ténèbres.
Dans nos populations, une chose semblable est arrivée. En effet, la loi
d'évolution des religions s'est produite chez nous : dans les imageries
religieuses, le diable est toujours représenté sous terre et, en général, avec
des cornes et des sabots. Ceci s'explique de la façon suivante : les Celtes
avaient déifié les bovins qui leur fournissaient le lait et la viande, car dans
les pays froids il faut davantage de calories que dans les pays chauds et,
de plus, les bovins représentaient la force motrice. Lorsque les Romains
ont colonisé les populations celtes, ils se sont également vengés des dieux
celtes en les envoyant en enfer. Depuis ce temps-là, le diable a des cornes
comme les bovins.
Steiner a donc provoqué une totale confusion en prenant des fragments de
l'histoire des religions et en les associant n'importe comment, ce qui a
donné un ensemble complètement incohérent et dépourvu d'intérêt. Il est
regrettable qu'il n'ait pas plutôt songé à des réalités plus terre à terre,
comme par exemple la construction de son Goetheanum, qu'il a réalisé
entièrement en bois alors que l'ignifugation n'était pas connue, ce qui a
entraîné la destruction par le feu de toute la partie antérieure de son
monument.
Steiner aurait d'ailleurs dû se limiter au travail d'artiste, car la façade du
Goetheanum est splendide, ainsi que le Christ en bois, sculpté par lui, que
l'on peut voir à l'intérieur. (L'autre face ressemble à une caserne, car il
n'avait pas assez d'argent pour la terminer).
2. Comment expliquer le succès de l'Anthroposophie en Allemagne?
Les Indes étaient possessions Anglaises, et ce fut donc surtout
l'Angleterre qui se trouva imprégnée de la philosophie hindoue. La
Théosophie fut par conséquent, tout d'abord, d'origine anglo-saxonne.
L'Allemagne a voulu une sorte de Théosophie qui ne dépende pas des
Anglo-saxons. Et ce qui est tragique, c'est que comme les usines Krupp
avaient payé la construction du Goetheanum, les anthroposophes ont dû
renvoyer l'ascenseur : les anthroposophes faisaient partie de l'entourage
de l'empereur Guillaume et ils se sont arrangés pour que la guerre de
1914-1918 dure beaucoup plus longtemps, afin que les usines Krupp
rattrapent le coût de la construction du Goetheanum, en vendant davantage
de canons.
3. Les cristallisations de Pcheiffer :
Le plus intéressant dans l'Anthroposophie, ce sont les cristallisations de
Pcheiffer : une macle est un groupement de cristaux. D'ailleurs, lorsque
l'on parle de cristaux de neige, il s'agit en réalité des macles d'eau, parce
que chaque corps ne cristallise que dans une, deux ou trois formes, au
plus. Par contre, les groupements de cristaux ont des formes infiniment
variées. C'est la forme de la molécule qui détermine le cristal, et ensuite
ce sont les micro-courants électriques qui déterminent la forme des
macles. Les éléments microscopiques de chaque cristal de neige
représentent vraiment le cristal d'eau.
Dans une solution, on met à cristalliser les corps qui forment de longues
aiguilles, par exemple, l'acétate d'ammonium. Si on ajoute une goutte
d'impureté, la macle va changer de forme, ce qui permet des diagnostics
très intéressants et des observations sur les interférences des molécules.
Or, cette découverte n'est pas de Steiner. Nous la devons à un médecin de
montagne, en Suisse, qui avait observé qu'en entrant dans la chambre de
ses malades, il pouvait faire le diagnostic par la forme des cristaux de
neige sur les vitres. La forme des cristaux des fleurs de glace est
déterminée par la forme des micro-courants électriques produits par le
frottement de l'air à l'extérieur, sur la vitre. Cela oriente la cristallisation
et donne forme à des macles particulières.
Donc, un malade qui exhale de l'acétone fera se déposer sur la vitre ces
effluves d'acétone, et la cristallisation prendra une toute autre forme car
cette acétone modifiera les micro-courants électriques sur la vitre et donc
les fleurs de glace. Le médecin qui avait fait cette observation l'a répétée
à Pcheiffer qui, n'ayant pas d'argent pour se monter un laboratoire, est
allé trouver les anthroposophes. Ceux-ci lui ont prêté de quoi financer son
laboratoire, à la condition qu'il laisse croire que les forces éthériques
organisaient les cristaux, alors qu'il savait très bien que c'était en fait
l'oeuvre des micro-courants électriques.
Comme on le voit, il est bon de se méfier des conglomérats religieux.
Remarquons à ce sujet, que les mormons prétendent que l'Évangile aurait
été trouvé sous une pierre, en Amérique, (ce qui est, en fait, du
refoulement psychologique), car les Américains voulaient avoir une
religion à eux. Or, c'est un prêtre défroqué qui racontait cette histoire dans
un roman, et le fondateur des Mormons en a fait une religion. Il se fait
donc des cristallisations autour de peu de choses !
D
Naissance du Catholicisme romain
par amalgame de la religion chrétienne
et de la religion romaine
Avant les moyens modernes de communication, les idées qui venaient de
loin se diffusaient surtout par la navigation. C'est pourquoi les pays aux
longues côtes découpées sont devenus plus rapidement et profondément
chrétiens : l'Italie, la Bretagne et aussi la Cornouailles. Cette dernière,
d'après la tradition aurait été christianisée par Joseph d'Arimathie, celui
qui avait donné le terrain du tombeau du Christ, car il aurait été
commerçant en étain, en un temps où les mines étaient en Cornouailles.
L'Église celte bretonne serait une continuation de cette église de
Cornouailles qui aurait évangélisé en Bretagne bien avant l'Église
romaine.
Par contre, l'intérieur du continent européen résista plus longtemps à la
pénétration du Christianisme, et plus encore à celle du Catholicisme
romain. La doctrine d'Arius, qui considérait le Christ comme un homme
qui possédait des pouvoirs magiques, y persista jusque vers l'an 600, alors
qu'elle avait été condamnée en 325 au concile de Nicée, sur l'instigation
de l'empereur Constantin. Puis ce furent Calvin et Luther, qui
s'acharnèrent à soustraire leur pays à l'autorité religieuse de Rome ; plus
tard le "Kulturkampf " de Bismarck, gigantesque opération, aux
ramifications multiples contre l'Église romaine. L'évolution
psychologique du coeur de l'Allemagne dans la période qui précéda la
deuxième guerre mondiale n'a donc été qu'une continuation de
l'influence lointaine du temps où la navigation était le principal vecteur
des idéologies nouvelles.
D'une façon comparable, beaucoup d'historiens pensent que si la
Belgique est encore coupée en deux par le bilinguisme, c'est une séquelle
de ce que, quand Jules César arriva à ce qui est maintenant la frontière
linguistique, il se heurta à une forêt que ses troupes ne pouvaient franchir.
C'est un exemple différent qui prouve que les situations actuelles ont
souvent des causes géographiques très anciennes, qui ne sont pas
évidentes à première vue car, ou elles ont pu disparaître, comme cette
forêt flamande, ou perdre de leur importance, comme c'est le cas pour le
rôle de la navigation dans la diffusion des idées, depuis les moyens
modernes de communication de la pensée.
Madame Alexandra David-Neel, la célèbre exploratrice du Tibet, me
disait que "Souverain Pontife " veut dire " Gardien des ponts de la ville de
Rome". N'oublions pas que Jules César était aussi "Souverain Pontife ".
C'était un des titres des empereurs, ce qui confirme que le Pape est bien
plus le continuateur de l'empereur romain, que d'une religion qui, à
l'origine, était fondée sur les pouvoirs mentaux particuliers que donne la
science des phosphènes ; rudiments possédés à l'époque par les bergers et
les mages d'Orient.
La religion romaine était fondée sur la divinisation de l'empereur. C'est
la définition même du mot "Apothéose " dans son sens originel. Cette
divinisation avait évidemment pour but de renforcer l'autorité militaire de
Rome par une autorité morale, sur les populations des pays militairement
occupés.
Les Chrétiens pratiquaient plus ou moins le Phosphénisme sans le savoir
très clairement, et l'on ne comprenait pas bien la véritable origine de leur
pouvoir. Devant la progression des chrétiens qui s'emparaient des leviers
de commande de la société romaine, et pour sauver l'empire romain de la
colonisation complète par ces nouveaux arrivants, l'empereur Constantin
eut l'idée géniale de fusionner les deux religions chrétienne et romaine.
Au concile de Nicée, après six mois de conflit avec les évêques, en
déportant ceux qui refusaient de voter dans ce sens, les faisant remplacer
par ses préfets (voir les références à ce sujet, dans Du moulin à prière à
la dynamo spirituelle tome II, IV - Napoléon, deuxième fils de Dieu, frère
cadet du Christ romanisé.), l'empereur fit reconnaître une différence de
nature entre le Christ et nous, c'est-à-dire que ce dernier est divin alors
que nous ne le sommes pas. Pourtant, lorsqu'au procès du Christ, on lui
reproche de s'être fait fils de Dieu, il réplique que dans la Bible il est écrit
que nous sommes tous des fils de Dieu, ceci dans le sens de la salutation
des hindous qui s'inclinent pour vénérer l'étincelle éternelle qui est en
quiconque. Or, je le rappelle, tout le haut clergé jusqu'en 325 et une
grande partie du peuple chrétien d'Europe jusqu'en 600 environ,
considéraient le Christ comme un homme qui possédait des pouvoirs
magiques (grande Encyclopédie, rubrique "Arianisme ").
N'oublions pas que le peuple israélite fut déporté à Babylone pendant la
captivité qui dura de 587 à 539 avant Jésus-Christ. Babylone faisait alors
partie des régions zoroastriennes, régions qui étaient en avance parce
qu'en Iran, nous l'avons dit, le pétrole coulait alors de source, ce qui avait
donné aux peuples de ces régions de grandes facilités, depuis les temps
préhistoriques, pour avoir l'occasion de prier en fixant une flamme. En
quarante-huit ans, bien des échanges culturels avaient certainement eu
lieu, ce qui a permis aux israélites de se perfectionner dans cette science
des phosphènes, qui était plus familière à leurs geôliers qu'à eux. Ceci fut
la source à laquelle la civilisation israélite puisa cette science des
phosphènes.
"Nos ancêtres les Gaulois… "
Nous pouvons donner bien d'autres preuves de ce que la vraie source du
Christianisme nous a été cachée, afin que sa puissance soit canalisée vers
un seul but : la prolongation de l'Empire judéo-romain.
Ainsi, comme premier exemple bien connu, nous rappelons qu'en France,
les diocèses correspondent aux anciennes circonscriptions administratives
de l'Empire romain.
Et encore : reléguée au jardin d'Acclimatation, à Paris, parmi les fauves et
les amusettes, il y a, sur la gauche en entrant, une exposition permanente
sur les Gaulois. On y voit, non sans stupéfaction, je l'avoue, des
instruments de jardinage authentiques que l'on croirait presque sortis, la
veille, d'un grand magasin parisien. Leur tissage, leur teinturerie étaient
fort avancés aussi.
Or, que nous apprenait-on au lycée ? Que les Gaulois n'étaient que de
pauvres sauvages, juste bons à s'enfumer dans leurs huttes. Mais nous
sortions de classe pour aller au catéchisme et nous y apprenions que
l'histoire des israélites était une histoire (spécialement) " Sainte ". Oui,
" l'Histoire Sainte " de notre jeunesse, c'est celle de Jacob, Isaac et la
suite !!!
Comme méthode de colonisation par lavage de cerveau dès l'enfance, on
ne fait pas mieux.
En voici un autre exemple :
Quand j'étais jeune, le catéchisme avait lieu dans le lycée, car la tension
entre l'école publique et le clergé n'était pas aussi grande que lorsque,
plus tard, j'étais médecin d'hygiène scolaire. J'ai fait ma première
communion. Je me souviens que dans ces âges, j'ai été stupéfait, choqué
et presque indigné d'apprendre que le gouvernement du pays s'était
permis de créer un baptême, une cérémonie de mariage qui n'étaient pas
catholiques, ni même chrétiens. Ce sentiment en France était général.
C'est en jouant sur ce réflexe, conditionné depuis presque deux mille ans,
que les Romains ont réussi à faire battre une fois de plus entre eux les
pays d'Europe centrale et occidentale ; comme Jules César, qui a gagné la
bataille d'Alésia, non pas avec des troupes romaines, comme on le croit
souvent, mais grâce à des mercenaires germains.
Durant mon adolescence, un embryon de religion avait pris en Europe
centrale une telle ampleur populaire que la continuité de l'Empire romain
sous couvert de l'Église romaine était en péril. Voici probablement la
cause la plus profonde de la guerre de 1939.
Pourtant, il y avait dans cet effort vers un retour à la vraie source des
religions des éléments fort intéressants.
Ainsi, un Allemand chez qui j'ai séjourné, il y a quelques années me
disait, que durant cette période, on avait ressuscité une vieille coutume
germanique. Pour certaines fêtes, on fabriquait une grande roue sur toute
la jante de laquelle des bottes de foin étaient attachées. On l'enflammait
en haut d'une colline, puis on lui faisait dévaler la pente. Il y avait bien
dans cette fête le germe de l'utilisation du " phosphène tournant ", comme
je l'ai développé dans le livre Du moulin à prière à la dynamo spirituelle,
ou la machine à faire monter Kundalini.
Tous les efforts pour échapper à l'emprise des continuateurs de l'Empire
romain ont échoué, parce que pour leur échapper, il aurait d'abord fallu
comprendre la force originelle de l'élan chrétien : la pratique de la prière
associée à la fixation du soleil, qui provoque un mixage phosphénique
grâce à la présence du co-phosphène que seules des expériences
phosphéniques délicates peuvent faire apparaître. Cette pratique
transforme donc l'énergie de la lumière en énergie mentale et nous ouvre
les portes du monde habituellement invisible.
La dictature sournoise des Jésuites.
Cette colonisation continue pour les adultes sans que même les plus
anticléricaux s'en rendent compte :
Il n'est pas besoin, pour l'Église, de crises bruyantes et désordonnées,
comme celle de mai 1968, pour s'imposer ; genre de crises superficielles,
qui en fin de compte ne débouchent sur rien.
Elle se contente de placer les anciens élèves de Jésuites à l'École
Polytechnique, d'où sort l'élite de nos officiers. Plus encore que s'ils
portaient la robe, ils restent tout dévoués à l'ordre, dont on connaît la
célèbre doctrine : "Perinde ac cadaver " (Obéir comme un cadavre).
Quel que soit le gouvernement, il ne peut rien faire sans son armée. Alors,
que celui-ci soit de droite ou de gauche, la France n'a qu'à bien se tenir
et obéir aux ordres sournois et silencieux qui viennent des milieux
ecclésiastiques étrangers.
Les Jésuites écrasent dans le germe toutes les recherches scientifiques qui
risquent de contredire même l'Ancien Testament.
Dans Lourdes et l'Illusion par Thérèse et Guy Valot, librairie de la
Nouvelle Faculté, 30 rue des Saints Pères ; 1969), nous lisons p. 208, que
" pour réussir (à être nommé professeur à la Faculté de Médecine), il faut
maintenant la recommandation de l'évêché comme au Moyen Âge ".
En effet, le médecin étant en contact avec le peuple et devant y jouer un
rôle plus théâtral que réellement scientifique, il pourra y continuer le jeu
de l'Empire romain, aujourd'hui sommairement déguisé en Église. Par
contre, les vrais scientifiques risquant de démasquer cette colonisation par
religion manipulée dans ce sens, il en a fallu le moins possible à la France.
Napoléon, un Italien qui avait menti d'un an sur sa date de naissance pour
pouvoir entrer à l'École de guerre française, aussitôt au pouvoir, n'a eu
qu'une obsession : renforcer en France la colonisation romaine en se
faisant couronner par le Pape, continuateur de Jules César en tant que
souverain pontife, c'est-à-dire, il faut le répéter, gardien des ponts de la
ville de Rome. Puis il s'est acharné à détruire l'Église gallicane que les
rois soutenaient contre l'Église romaine. Enfin, il a imposé le latin dans
les lycées, pour que les petits descendants des Gaulois s'imprègnent de
l'idée qu'ils n'étaient que peu de chose auprès des anciennes troupes
romaines de colonisation.
Le temps consacré au latin, au lycée, était de huit heures par semaine au
moins et, de plus, presque toutes les soirées étaient consacrées aux thèmes
et versions latines ; alors que deux heures par semaine, seulement, étaient
consacrées aux sciences naturelles et qu'il n'y avait pas de devoirs à la
maison pour cette matière.
Bien entendu, l'adolescent de bonne famille n'avait pas le droit de faire
valoir son point de vue.
La psychose de l'aristocratie intellectuelle faisait des études du latin, le
fondement de la culture.
En fait, la Révolution française n'a rejeté de la religion catholique que le
bon côté : les pratiques, comme la prière qui, par le rythme, organise le
cerveau ; la confession qui oblige à la précéder d'un examen de
conscience, dont même les communistes avec leur " autocritique " ne
peuvent se passer, et d'autres rites qui ont une base physiologique et
cosmique.
Par sa sauvagerie sanguinaire, la Révolution française a provoqué une
réaction exactement en sens opposé du but qu'elle poursuivait. Le succès
de l'affaire Lourdes, dès le début, fut certainement dû en partie à ce
qu'elle arrivait à temps pour être le germe de cristallisation de tous les
écoeurements consécutifs à une révolution dont la condition d'un succès
stable et définitif aurait été qu'elle se fasse par la non-violence.
Combien de révolutions plus profondes, dans les consciences et dans les
moeurs ou les structures sociales, se déroulent maintenant presque sans
que nous n'y prenions garde, sous la seule pression de la diffusion
d'incessantes découvertes techniques. On pourrait développer en un gros
volume cette constatation.
La Révolution française nous a au contraire fait tomber davantage sous la
coupe de la politique de Rome, dont le but premier était de faire battre le
plus souvent possible la France et l'Allemagne, pour que son autorité en
Europe reste dominante.
N'allez pas prendre cela pour une plaisanterie. Réfléchissez plutôt au rôle
qu'a joué l'affaire de Lourdes dans le déclenchement de la guerre de
1870.
L'enthousiasme de la foule pour les guérisons miraculeuses attribuables à
l'eau de la grotte provint, au début, d'un médecin en mal de clientèle et
d'un malade complice. Les détails de cette opération psychologique sont
mentionnés dans le livre de Valot cité ci-dessus ; et même l'abbé
Laurentin le reconnaît dans un de ses ouvrages : un ouvrier
momentanément borgne, par la suite d'un éclat de pierre, portant alors un
bandeau sur l'oeil, se rendit à la source, s'y lava l'oeil et revint sans son
bandeau en criant qu'il était guéri, faisant faire le constat par ce médecin,
d'où la foule conclut à la hâte qu'un aveugle avait retrouvé la vue. Mais
la ruse était trop grosse et elle aurait échoué si Eugénie de Montijo, la
femme espagnole de Napoléon III, catholique fanatique, ne s'était fait
envoyer un peu d'eau de Lourdes dans une fiole, puis n'avait prétendu que
cette eau avait guéri son enfant d'une petite angine. Dès lors, c'est
l'Empereur qui protégea le développement des pèlerinages à Lourdes en
faisant lever les interdits locaux. En fin de compte, c'est Eugénie de
Montijo qui lança Lourdes.
Réciproquement, son prestige auprès de l'Empereur et du peuple français
en fut augmenté.
Or, Bismarck, jusqu'à sa visite en France, était fort francophile et se serait
bien entendu, avec Napoléon III.
Mais Eugénie de Montijo, d'un catholicisme espagnol, donc
particulièrement sectaire et fanatique, ne voulait pas de cela parce que les
Prussiens étaient protestants.
Elle fit donc une scène à Bismarck en public, lors de sa visite à
l'Empereur. "N'y faites pas attention, ma femme est hystérique ", c'est
une phrase que bien des maris ont dû prononcer. Mais dans la bouche d'un
empereur, c'était plus difficile, surtout à propos d'une femme qui avait su
si habilement s'assurer du prestige en achevant de lancer l'affaire de
Lourdes, pour augmenter l'emprise du catholicisme romain sur la France.
Là, le calcul politico-religieux était trop clair pour qu'il soit possible de
glisser discrètement dans l'oreille de Bismarck qu'il ne s'agissait que
d'une crise de nerfs féminine sans importance.
C'est à cause de cela que Bismarck qui, nous l'avons rappelé, était
l'homme du Kulturkampf, c'est-à-dire du combat contre l'Église romaine,
repartit convaincu que l'emprise de cette dernière sur la France était trop
forte, rendant toute entente impossible.
Dès lors, la guerre de 1870 était fatale. Les incidents comme celui de la
dépêche d'Ems n'ont été que des prétextes.
La façon dont s'est terminée la guerre de 1870 entraîna l'esprit de
revanche qui conduisit à la guerre de 1914-1918. Ainsi, l'exploitation par
les successeurs des Empereurs romains, des intéressantes visions
phosphéniques de Bernadette Soubirous a pesé en mal sur l'évolution de
la civilisation humaine.
Il ne faut pas croire que les autres pays d'Europe échappèrent à cette
dictature sournoise, souvent en se cachant derrière un homme de paille.
Ainsi, Hitler n'était pas quelqu'un de bien intelligent : exemple en est
qu'il n'avait aucun goût pour les sciences quand il était enfant. Qui
organisa sous son couvert le génocide des israélites ? Ce fut Himmler et
Heidrich, deux anciens élèves sectaires des Jésuites, qui voulurent ainsi
augmenter la proportion des Catholiques en Allemagne. Ce sont eux qui
menèrent par-derrière la barque hitlérienne, pendant que le fantoche
vociférait à la radio sans essayer de comprendre ce qui se passait dans son
dos, ce qui l'a conduit à sa perte.
Après avoir lu quelque peu en classe de philosophie sur le Darwinisme et
l'Évolutionnisme, j'avais été tellement enthousiasmé que j'avais décidé
de faire carrière dans les sciences naturelles pour continuer des recherches
dans ce sens. Mais les Jésuites veillaient : pas question de risquer un
deuxième Darwin qui contredirait encore l'Ancien Testament et le
Créationnisme. Une famille de professeurs à la Faculté de Médecine,
élevée chez les Jésuites depuis plusieurs générations, monta un véritable
complot, me noyant dans des mensonges et des pressions ininterrompus.
Le professeur Eugène Olivier, professeur d'anatomie, principalement,
jusqu'à ce que j'aie été aiguillé complètement de travers pour la vie.
Son fils, Claude Olivier, surtout, m'appliqua sans pitié la doctrine du
"Périndé ac cadaver" (Obéir comme un cadavre, première règle des
Jésuites), grâce à l'ascendant que sa famille avait sur mon malheureux
père, débilité nerveusement par la dysenterie amibienne qu'il avait
contractée sur le front en 1914-1918 et dont on ne connaissait pas la
forme chronique alors. Il n'était donc pas question de désobéir à leurs
ordres. Et ils ne surent qu'écraser de leur mépris hautain mes travaux
personnels parce qu'ils risquaient de déranger l'Ordre Jésuite, craignant
par-dessus tout que si je devenais naturaliste, je continue la lignée des
évolutionnistes, risquant ainsi de contredire la Bible.