AVANT-PROPOS
Cette étude sur les véritables origines des apparitions de Lourdes n'est
pleinement compréhensible qu'à ceux qui ont déjà lu nos ouvrages
Mixage phosphénique en pédagogie et Phosphénisme et Origine des
Religions, Développement de la voyance par le Phosphénisme au moins,
et qui ont quelque expérience de la pratique du Phosphénisme.
Pour permettre aux lecteurs qui n'auraient pas fait cette étude
préliminaire, une première approche des arguments qui suivent, nous
résumons néanmoins ces deux ouvrages.
Le phosphène est la tache multicolore qui persiste en obscurité pendant
trois minutes, après fixation durant une trentaine de secondes d'une
source lumineuse.
Le mot "phosphène" a été créé en 1838 par le naturaliste Lelorgne de
Savigny (Dictionnaire des termes techniques de médecine Garnier et
Delamare ; Éditions Maloine), pour désigner une famille de vers luisants
fort répandue en France. Plus tard, il a été employé au sens figuré par des
physiologistes à cause de la très grande ressemblance entre la lueur du ver
luisant dans la nuit et la couleur de la première phase de l'image
consécutive à un fort éclairage qui se détache sur un fond visuel obscur.
La définition du Littré est la meilleure de toutes : "Sensations lumineuses
subjectives".
Il semble que la même évolution linguistique se soit produite autrefois
pour le mot " émeraude " et pour la même raison, car dans tous les
peuples, on retrouve la légende d'une émeraude magique. Si on réussit à
la découvrir, on obtient tous les pouvoirs supranormaux, sans doute parce
que l'émeraude représentait au figuré cette post-image. Le Graal serait ce
que nous appelons ici "Phosphène".
La plupart des dictionnaires limitent la définition du mot phosphène à
celle des phosphènes par compression, alors que ceux obtenus par
compression des globes oculaires avec les doigts, par exemple, n'ont
aucune utilité pratique et sont dangereux. En effet, dans la 12
e édition du
Mixage Phosphénique en pédagogie, j'ai montré qu'en réalité le phosphène,
un peu comme un axiome en mathématique, est évident mais
non démontrable. Il n'est ni une sensation lumineuse physique, ni une
image mentale de la lumière, mais quelque chose de tout à fait spécifique.
Le terme de "paralumière", c'est-à-dire "presque lumière", est celui qui
s'y appliquerait le mieux, si l'on veut lui forger un mot dans un langage
plus courant.
Le mixage phosphénique consiste à mélanger à ce phosphène une image
visuelle et auditive. Par exemple, un enfant qui veut retenir une carte de
géographie se la représentera mentalement durant la présence du
phosphène. Celui-ci canalise l'attention vers la pensée choisie, et cette
amélioration de l'attention persiste entre les séances. De plus, il se produit
entre la pensée et le phosphène un phénomène comparable à une
combinaison chimique de telle sorte que la pensée devient plus dense, ce
qui l'aide à se graver dans la mémoire. D'autre part, il se produit un
dégagement d'énergie qui augmente le nombre des associations d'idées,
par conséquent l'intelligence, excite la curiosité intellectuelle et l'esprit
d'initiative.
Sur des enfants d'une dizaine d'années, l'amélioration des résultats
scolaires est souvent visible après un mois, à raison de dix minutes
d'exercices matin et soir seulement. Les résultats sont parfois encore plus
rapides. C'est ainsi qu'une enfant qui était nulle en calcul est devenue
normale en trois semaines. Le fils d'un capitaine d'aviation, qui était dans
une situation catastrophique en quatrième, est passé en troisième sans
difficulté trois mois après avoir commencé le mixage. C'est par milliers
que nous comptons maintenant les succès de ce genre. L'action du mixage
phosphénique sur le sommeil est remarquable et beaucoup d'insomnies
ont été guéries par lui. Les rêves deviennent plus colorés et plus
conscients. La pratique du Phosphénisme agit aussi sur le caractère. C'est
ainsi que dans les familles nombreuses où les enfants se disputaient
continuellement vient à régner la bonne entente.
Au Portugal, Monsieur le professeur Cruz, nommé par son gouvernement
pour perfectionner les méthodes pédagogiques de ce pays, a fait des tests
d'attention sur des groupes d'enfants, avant et après les séances. Ainsi il
a été confirmé que cette faculté est meilleure après chaque séance et que,
par la répétition de celles-ci pendant quelques semaines, à raison d'une
demi-heure par jour environ, l'amélioration de l'attention persiste entre
les séances.
En France, Madame Koulibali, professeur de philosophie et conseillère
pédagogique, a appliqué le mixage phosphénique à trois enfants qui
avaient toujours zéro en orthographe. Trois mois après, ces enfants avaient
13, 14 et 16 sur 20.
Monsieur le professeur de mathématiques Lignon, chargé de recherches à
la Faculté de Toulouse, a commencé les vérifications de l'effet
pédagogique par l'expérimentation sur des étudiants volontaires.
Il existe une modalité d'application pour chaque matière scolaire, que ce
soit pour aider à résoudre plus facilement les problèmes de
mathématiques, augmenter l'idéation pour une narration ou permettre de
prendre plus facilement l'accent d'une langue étrangère.
L'action sur la vue est très favorable, sous réserve évidemment, que soient
respectées les normes d'éclairage que nous indiquons, normes établies
déjà par plus de vingt-cinq années d'expérience sur des milliers de cas.
Les adultes tirent également profit du mixage phosphénique, tant dans
leur vie professionnelle que privée, bien qu'un peu plus lentement que les
enfants. Les personnes agées y puisent un rajeunissement cérébral. Chez
tous, l'action sur le caractère améliore les relations sociales.
Ajoutons que ce phénomène a été utilisé instinctivement par tous les
peuples, à un certain stade de leur évolution, dans les cultes du soleil qui
associaient la prière à la fixation du soleil. Il en est encore ainsi chez les
zoroastriens, dont les prêtres s'appellent "mages". La magie, au sens
originel du terme est donc une science des phosphènes qui s'est perdue.
De même, les enfants bergers prennent souvent l'habitude de jouer avec
les phosphènes et y mélangent des prières. Or, tous les principaux faits de
l'Église romaine ont eu à leur origine des enfants bergers. D'autres
enfants utilisent instinctivement le reflet du soleil sur l'eau. Ce fut le cas
de la poétesse Minou Drouet qui fut un très jeune prodige. On trouve aussi
des pêcheurs qui ont acquis un certain don de voyance en priant pendant
leur travail, avec le reflet du soleil sous les yeux.
À la naissance du Christ, étaient présents les bergers et les mages, les
deux grandes catégories de spécialistes des phosphènes de l'Antiquité. De
plus, le Christ alla d'abord chercher quatre pêcheurs du lac de Tibériade
pour commencer son prêche. Le Phosphénisme a donc joué un rôle
considérable dans la naissance du Christianisme.
Mais ceci est vrai aussi en ce qui concerne la religion de Mithra où le futur
initié devait observer les phosphènes dans une grotte. On retrouve
également leur usage chez les tibétains, qui possédaient dans chaque
temple un livre sur l'interprétation des signes qui apparaissent quand on
fixe le soleil. Les sorciers pygmées, eux, fixent une flamme pour voir où
est le terrain giboyeux, et il arrive assez souvent qu'un explorateur à côté
d'eux ait la même vision au même moment, en raison de la très grande
transmissibilité télépathique des phénomènes phosphéniques.
Le Phosphénisme est donc une révolution idéologique mondiale.
NOS SOURCES
Dans notre étude sur les faits surnaturels de Lourdes, nous nous sommes
principalement appuyés sur l'ouvrage de l'historien Jean Lassere,
Bernadette Soubirous. Il ne faut pas le confondre avec l'ouvrage d'Henri
Lassere,
Bernadette, la voyante de Lourdes. Nous donnons une préférence
au premier parce que Jean Lassere, délaissant les petites querelles
humaines, a compris que s'il y avait une clé du mystère à découvrir,
c'était en étudiant l'enfance de Bernadette avant les apparitions que l'on
avait des chances de la trouver. Ceci est aussi notre avis.
Nous nous référons également à un ouvrage fort complet :
Lourdes, sa
Bienheureuse, son Curé, par un chanoine anonyme de Cambrai, (Librairie
de l'oeuvre St-Charles, Bruges, 1932) qui donne une synthèse des
événements assez complète.
Mais c'est surtout notre enquête sur les lieux qui semble avoir mis en
évidence des faits dont l'importance, jusqu'ici, avait échappé à tous.
Bernadette Soubirous